Allemagne : retour d’un séjour de pêche à la mouche sur les Trauns

Allemagne : séjour sur les Trauns

Allemagne : Retour d’un séjour de pêche sur les Trauns

Retour sur notre périple de pêche à la mouche. Un séjour sur les Trauns fin mai 2023 avec DHD Laika et Franck Coudières.

Nous sommes dimanche de bon matin. Enfin, c’est le départ de Soissons pour cette nouvelle destination.  Les échos tant, sur le web que via certains clients du Domaine de Coyolles, avaient retenu toute notre attention. Aussi, il est temps de se faire une idée par nous-même.

Mon meilleur partenaire de pêche (nom de code : tiot poulet) arrive de la capitale, on charge les bagages dans la voiture, et go vers la Bavière !
Au bout de 10h de route avec quelques bouchons sur les autoroutes allemandes, très pratiquées, même le week-end, nous arrivons à la croisée de la plaine, d’un lac et du massif Alpin. Ce qui nous offre un panorama riche en nature et en dépaysement. Les prairies sont en fleur, le temps est beau et doux, le vent peu présent. Cela se présente bien. Le premier aperçu de l’hôtel très typique, nous donne le ton. Nous sommes bien au Pays d’Heidi, aux portes de l’Autriche.

Dès notre arrivée à l’hôtel, Franck se présente à nous. Il nous assiste pour la réception de nos chambres, tout aussi typées. Le confort est tout à fait acceptable, et ça a le parfum de vacances comme je les aime. Les couloirs sont garnis de décorations, d’animaux empaillés, de symboles religieux. On y trouve aussi deux impressionnantes vitrines chargées de trophées de ski de fond. Nous sommes les derniers arrivés et les autres membres du groupe sont déjà à l’apéritif. Malheureusement deux participants ont dû annuler, et nous ne sommes que 4 au lieu de 6. Les présentations sont faites dans la bonne humeur au cours de notre 1er repas, où la bière, les saucisses et les pommes de terre ont la part belle. Il sera conclu par un sublime Appfel Strudel, comme jamais je n’ai mangé, et une dégustation modérée de schnaps au parfum de mirabelle.

Après une bonne nuit de repos, et de digestion…. Franck nous emmène dans sa camionnette, fort pratique, à la boutique locale pour percevoir les permis journaliers des parcours privés. Ensuite, direction le bureau administratif pour les permis Allemands. Mais, nous les obtenons que 2 heures après, car nous sommes nombreux à débuter cette semaine de pêche sur l’ensemble des rivières locales. Pour patienter, on nous offre un repas local, très apprécié par le groupe (saucisse blanche, bretzel, bière, café).

Départ pour la pêche sur la Traun

Les permis récupérés, nous commençons notre journée par le parcours situé dans le centre du village. Là on apercevoit de nombreuses et belles truites du pont, à quelques dizaines de mètres de la boutique. Il fait très beau, la température monte agréablement et Franck nous invite à nous disperser sur le parcours.  Celui-ci offre des courants marqués en aval, et des lisses en amont du barrage, qui marque le centre du parcours.

Chose impressionnante, l’ensemble des parcours sont bornés est pancartés. L’indice kilométrique des bornes est indiqué sur les permis. C’est remarquablement réalisé et aussi clair que l’eau de ces rivières translucides. Les parcours sont généralement bordés par des chemins de randonnée, pratiqués par de nombreux sportifs de tous âges. C’est particulier, mais pas désagréable, on s’y fait vite en se concentrant sur les truites postées sur les bordures, dont certaines sont impressionnantes.

De très beaux poisssons

Ce 1er jour, l’aval ne fut pas prolifique. Ce brusque changement de température a semble-t-il demandé un temps d’acclimatation aux poissons. Plus haut, la pêche fut plus intéressante, avec des prises en NAV et sèche régulières. Le grand plat du barrage est très agréable, il faut se poser et observer, pour voir les truites finir par reprendre leurs habitudes, souvent dans peu d’eau pour les plus grosses (50 et plus). Dans les courants, des farios de taille moyenne (25-35 cm) sont venues prendre nos sèches de petites tailles assez régulièrement, sous condition de présentations rigoureuses et d’approche délicate.

Le haut du parcours possède quelques courants de bordure où de bonnes surprises nous ont attendu.
Après cette 1ere journée, retour à l’hôtel pour un repas en terrasse, satisfaits d’avoir pris la mesure d’une rivière généreuse, mais exigeante.

2eme journée, copieux petit déjeuner germanique, constitué de charcuterie, pain blanc en rosace, confiture maison, œuf au plat, café et jus de fruit. On se fait tous un petit sandwich pour le déjeuner, on s’équipe et c’est reparti. Le temps est gris, et la pluie menace, dans une douceur qui me convient, car la veille le soleil m’a surpris, et j’ai le cou de la couleur d’une écrevisse Américaine … donc n’oubliez pas votre crème solaire, sinon votre douche du soir sera beaucoup moins réconfortante. Après un peu de repérage, nous voilà dans un bourg très calme, où une autre Traun glisse entre de magnifiques maisons, au charme très local.

Peu de poissons en vue, mais sous le 1er pont Franck prend une magnifique Fario. Simplement histoire de nous prouver que les belles sont bien là. D’ailleurs ce matin, il propose aux autres de prendre l’amont du parcours.

Aussi il me prend sous son aile, comme il fera pour chacun d’entre nous, tout au long du séjour. Ne pêchant pas merveilleusement en nymphe, et étant un peu court sous la canne avec ma 9 pieds, il m’invite à une séance d’apprentissage de pêche à l’espagnole, ou Euronymphing. Il me prête une belle Américaine de 11 pieds 3, soie de 3 dernier cri, dont la légèreté et la tenue à vide me déconcertent.

Elle est si confortable ; bien moins que le tarif, mais cette qualité d’exception a un prix. En 2 temps 3 mouvements, il me prépare un montage au fil, et fixe une de ses perdigones sur une pointe de 12/100 en fluoro-carbone.


Nous sommes devant 80 m de courants profonds plutôt appuyés, parsemés de gros rochers. Les veines sont bien marquées, mais sinueuses. Les dérives vont donc être délicates. On s’avance à hauteur de hanche, et Franck me fait la démo de cette technique particulière. 1 passage, 1 poisson … Sur ce constat je me lance, un peu pataud avec cette grande canne, la plus grande que j’ai jamais eu en main.

Franck corrige avec pédagogie mes mauvais gestes, et après quelques passages j’attrape le feeling, et la dérive se déroule mieux, la vitesse est à peu de chose, la même que celle de la veine pratiquée … bing touche foudroyante et une belle Arc plie la canne, et vide le moulinet. Après une belle bataille, Franck la met à l’épuisette, photo, et banane sur mon visage d’un gamin, heureux de ses modestes exploits. Retour sur le site, 2 passages … bing touche subtile, pour un ombre qui approche les 45 cm. Franck est aux anges car ils ont la réputation d’être peu touchés.

Il s’en suivra une dizaine de poissons de toutes tailles, farios comme arcs-en-ciel, en 40 minutes. Un très bon souvenir, plus lié au plaisir d’avoir progressé, que par le nombre de prises réalisées. Mes camarades n’auront pas eu autant de succès ce matin-là, mais la journée n’était pas terminée.
Après notre pause casse-croûte, nous avançons vers l’amont avec Franck et mon ami Vincent, qui a son tour est pris en charge par Franck, tandis que nos 2 autres compères restent sur le milieu du parcours.

Nous sommes en limite amont et il ne se passe pas grand-chose. Nous arrivons sur des seuils successifs, ou les truites sont retranchées sous les petites chutes. Elles sont malheureusement effarouchées à notre approche et s’enfuient. Pas facile. On temporise, et soudain quelques gobages apparaissent. Je suis perché sur la hauteur d’une digue, pour guider mon pote.

C’est l’heure des mouches de mai, tous les jours de cette semaine, on aura vu défiler pendant 15 min max, quelques Danicas sorties de nulle part. 5 poissons sont soudainement en place, Vincent se positionne sur les conseils de Franck. Il monte une mouche adéquate, présente délicatement en courbe et une des plus belles s’arrête, tend ses pectorales, et monte gober en chandelle.  Car cela ne parait pas, mais il y a du fond. La belle, pendue va lui donner du fil à retordre en se logeant directement sous la berge. Mais il a bien œuvré, et l’épuisette est lourde. Photo, banane !

Allemagne : séjour sur les Trauns
Après ce beau moment, la pluie se met à tomber, doucement mais sûrement … Sur le coup on n’y croit plus, et on descend pour rejoindre les autres. 10 min après, nouvelle surprise attendue, au vu des conditions, une belle éclosion d’olives ! Les poissons sortent de partout, ils se positionnent sur les petits courants des bordures, où au milieu dans peu d’eau. C’est un festival, ça gobe en rythme, et on peine à monter nos mouches sans les mouiller. Seules des petites olives de taille 18 sont prises, sur 12/100° et sans aucun soupçon de draguage, malgré cette euphorie. Nos camarades en aval ont eux aussi un carton, dont un ombre de 55 cm. Cette fin d’après-midi aura été festive pour tous.

Concentration maxi !

Les 3 autres journées auront elles aussi apporté leur lot de découvertes et de satisfactions, malgré les caprices du temps qui ont fait monter légèrement les niveaux et tendu le débit. Mais le plaisir est toujours présent et la pêche très intéressante. 2 nouveaux parcours nous sont proposés.
Le 1er est surnommé « le traditionnel » car il est en zone boisée, sur la plupart de son linéaire. Il est beau et paisible, c’est le plus agréable à pratiquer. Là nous toucherons de très belles Fario. Principalement sur les bordures et les postes rocheux majeurs. Les prises sont plus régulières que sur les autres parcours.
Le 2eme se situe le long d’une route rectiligne, pratiquée et donc bruyante. Mais c’est celui où la concentration de poissons est de loin la plus remarquable. De plus avec les spécimens les plus imposants. En étant discret et patient, plusieurs bûches de 80 cm seront observées. Mais elles sont affutées comme des rasoirs, et une petite semaine ne doit pas suffire pour les apprivoiser.

La rivière est large, la pêche y est difficile et demande de la concentration, ainsi que des déplacements mesurés. C’est une vraie chasse. Le matin seule la NAV donna des résultats plutôt mitigés, mais l’après-midi, la sèche fut plus à l’honneur. Je mets longtemps à comprendre sur quoi elles étaient, alors que je marche sur des tapis de portes bois par endroit … Avec 25 ans de pêche à la mouche, et je suis encore parfois aveuglé par les gobages devant moi. Parfois mes émotions me dépassent, comme un débutant.

Bref, mais faut-il encore déterminer la taille, la couleur et le stade : 16, noire, émergent. Et tout se passe mieux, offrant quelques résultats réconfortants. C’est sur ces berges, en fin d’après-midi, que nous aurons mon ami Vincent et moi-même, le cadeau d’un spectacle qui illumine encore nos yeux. Benoît, notre compagnon Marseillais, est en place dans la rivière à quelques mètres de la bordure, face à 4 superbes Fario. Elles s’affairent à saisir les phryganes émergentes, sous une pluie dense. Elles gobent en se déplaçant très largement d’un coté à l’autre, dans cette lumière si particulière des ondées de printemps. De notre poste d’observation, on voit nettement la gueule des poissons crever la surface avec entrain. Benoît s’applique à poser sa ligne avec le plus de précision est de légèreté possible. Et ce pendant que nous le guidions de notre mieux.

Et puis la plus belle a enfin pris son petit sedge … Ferrage, chandelle du lingot d’or, rush violent vers les sous bassement de la berge, et décrochage. Mais quel moment de bonheur partagé ! N’est-ce pas là le principe d’un voyage en groupe ?

La fin d’un magnifique séjour sur la Traun

La 5eme journée, nous finirons le séjour par le 1er parcours, dont l’aval sera beaucoup plus généreux, qu’au 1er.
Bref je vous recommande ce voyage de pêche sur la Traun. Tant pour la qualité des parcours, de l’hôtel, que par le professionnalisme de Franck et d’Adrien de Villeneuve de DHD Laïka. Mais rappelez-vous que les truites y sont exigeantes, et ne s’offrent pas sans efforts.

Petit conseil d’avant voyage :
La veille de partir, j’ai effectué ma 1ere partie de pêche sur ma rivière régionale. Et oh surprise, mon waders m’avait lâché ! Heureusement la boutique du Domaine de Coyolles me sauve la vie.  In extremis, car Vincent Carré a en stock ce dont j’ai besoin. Je n’ose imaginer ma déconvenue, le 1er jour sur place !
Alors vérifiez-bien votre matériel avant de partir, cela vous rendra service.

Olivier PHILIPPE

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